Il est une heure du matin.
Dans le bureau avec moi il y a A. et surtout O. qui parle fort malgré mes recommandations.
Tous ou presque dorment mais il en faut peu pour les réveiller, ces « messieurs, dames », les inquiéter, voire les angoisser.
J'ai beau dire à O. de baisser le volume il continue....ne prenant absolument pas conscience de la nuisance de son comportement .
Soudain un cliquetis de serrure se fait entendre.
Nos regards se dirigent vers le couloir désert.
R. sort de son studio, habillé, prêt à partir au travail, son « tuperware » à la main comme chaque matin.
Habituellement je lui prépare son repas de midi tandis qu'il prend son petit déjeuner, mais ça c'est à six heures le matin et..... il n'est qu'une heure.
R. tremble de tout son corps lorsqu'il aperçoit nos regards surpris.
- C'est trop tôt ?
Un petit peu quand même...
Je sais que je vais devoir le tranquilliser, le rassurer...
D'abord je reprends fermement O. sur le fait qu'il parlait trop fort, ne mesurant absolument pas les conséquences de son insouciance égoïste.
Je lui demande de regagner son studio, lui faisant savoir que nous reparlerons de cette situation et qu'il serait bien qu'il y réfléchisse à l'avenir.
Aussitôt je fais venir R. et lui explique la situation...
Je le rassure longuement..
Maintenant il ne tremble plus du tout : il est totalement apaisé, prêt à reprendre son sommeil interrompu.
Il n'a plus cette expression angoissée qui tout à l'heure envahissait son visage .
Il retourne se coucher, un grand sourire aux lèvres .
A. qui a aussi assisté à la scène en spectatrice se marre doucement et rentre aussi chez elle.
Voilà je suis seul maintenant et je vais pouvoir passer à autre chose.
Je commence à rédiger et compléter sur l'ordinateur le tableau de présence éducative au foyer pour la semaine prochaine que j'irai ensuite afficher dans la cuisine.
Le silence est maintenant revenu dans le foyer à nouveau endormi.