Comme si des larmes
d'angoisse et de détresse nous retombaient dessus en de multiples gouttes
pénétrantes et envahissantes qui liquéfieraient toute notre
personne
Encore un qui part :
cinq cas de souffrance au travail en un an.
La violence institutionnelle et conjoncturelle globale a raison de tous.
Les linceuls et les funérailles un peu partout ne se comptent plus... que de dégâts.
La violence institutionnelle et conjoncturelle globale a raison de tous.
Les linceuls et les funérailles un peu partout ne se comptent plus... que de dégâts.
Ces jeunes ou moins jeunes de passage totalement dégoûtés par la violence, l'injustice et l'incompréhension qui partent voir ailleurs si les cieux leur sont plus cléments.
Toute cette détresse qui
nous entoure et qu'il faut chaque jour accompagner me trempe
jusqu'aux os.
Chaque journée, chaque nuit
il nous faut continuer à jouer le rôle du clown blanc, celui qui
remet sur le droit chemin, doit dominer celui qui s'écarte,
rappelle à la loi, réprime toute infraction à la
norme.
Je n'ai plus envie ce soir
d'être ce triste clown submergé par l'angoisse et la détresse des
personnes que nous accompagnons.
Les forces ne me font pas
défaut, bien au contraire.
Une énergie folle,
indomptable s'est soudain emparée de moi.
Je suis l'Auguste énorme
qui déclenche les rires... renvoie notre image , désopilante,
grotesque, Gargantuesque..
Le poids des ans a
disparu, envolé je ne sais où.
J'ai tous les âges, depuis
l'enfant jusqu'au vieillard...
Je voyage en Espagne , en Italie, au Portugal, en Afrique, je fais le tour de la terre.
Le clown nous emmène tous dans un drôle de voyage.
Je deviens karatéka,
chanteur à la mode, de rock, de yéyé...
La conchita qui ne supporte plus de faire le ménage et d'avoir les mains dans le cambouis de la détresse humaine. Etc etc...
Je suis devenu chacun
d'eux et même plus.
L'Auguste se moque de tous, de moi, du rôle qu'on me fait jouer, de celui qu'on veut leur faire jouer...je deviens énorme, incroyable.
L'Auguste se moque de tous, de moi, du rôle qu'on me fait jouer, de celui qu'on veut leur faire jouer...je deviens énorme, incroyable.
Et eux ils sont là
ébahis qui n'en reviennent pas me regardant m'amuser....
Ils rient comme ce n'est
pas possible, même Vincent qui tremble de tout son corps quand ses
angoisses s'emparent de lui.
Là il est heureux.... lui
non plus n'en revient pas.
Son rire passe au dessus
de ma voix, il semble qu'il ne va jamais s'arrêter.
Monique aussi est pliée en deux.
Le grand Charles lui est au cirque, il a oublié sa colère, oublié qu'il n'arrive pas à gérer ses frustrations .
Monique aussi est pliée en deux.
Le grand Charles lui est au cirque, il a oublié sa colère, oublié qu'il n'arrive pas à gérer ses frustrations .
Les autres aussi
assistent hilares au spectacle unique improvisé presque malgré moi
et rien que pour eux.
Le temps semble suspendu à
mes pitreries, je suis devenu plus fou qu'eux
Je continue longtemps...longtemps...
Je continue longtemps...longtemps...
J'ai l'impression de
décoller, de voler dans la pièce...
Lorsque je m'arrête, je
vois toutes ces mines détendues qui me regardent les yeux
écarquillés, un large sourire aux lèvres.
Comme je me sens
bien....et eux aussi.
Finalement c'est tout ce qui compte...
Finalement c'est tout ce qui compte...
Après...eh bien... tout
le monde part dormir...détendu... et moi...
Je suis redevenu le forçat
de nuit, mon service nocturne vient à peine de commencer...
Maintenant j'ai un paquet de tâches quotidiennes à me « farcir »
Je suis dans un état de vigilance totale pour assurer le repos de tout ces corps endormis dans leur chambre, derrière la porte qui donne sur le grand couloir.
Maintenant j'ai un paquet de tâches quotidiennes à me « farcir »
Je suis dans un état de vigilance totale pour assurer le repos de tout ces corps endormis dans leur chambre, derrière la porte qui donne sur le grand couloir.
Une folle énergie totalement indispensable m'avait envahi ce début de
soirée, presque malgré moi
Sans doute pour tenir le coup.
Sans doute pour tenir le coup.
Ensuite détendu presque reposante la nuit passe.
Après avoir fait les transmissions orales auprès du collègue de jour, je rentre chez moi, me couche presque aussitôt et m'endors profondément en attendant la prochaine nuit.
Le sommeil est en train de
réparer ma vieille carcasse fatiguée...
à tout à l'heure les
Bisounours, je reviens presque tout de suite...